Carnets d'Orient : Chine, Inde, Himalaya, Sibérie, Mongolie, Japon
Il suffit parfois de pas grand-chose (le regard asiate d'un bisaïeul dans son cadre de bois, une tache de naissance, les propos d'une grand-mère indiquant une probable ascendance extrême-orientale), pour que s'ouvrent les vannes et que se trouve lancée la quête, peut-être illusoire, des origines.
On se dit alors qu'il y a un millénaire ou deux, des cavaliers mongols las d'avoir traversé l'Asie ont dû se perdre quelque part trop à l'ouest de chez eux, y demeurer, et y abandonner quelques chromosomes .. à moins qu'un ancêtre navigateur n'ait ramené des côtes de Chine ou du Japon, outre un service à thé et quelques subtiles poteries, une beauté silencieuse qu'il aurait séduite là-bas.
Alors on part à leur recherche : d'abord dans les livres, puis en allant voir sur place. Et comme à l'horizontalité de la géographie se superpose toujours la verticalité de l'Histoire, c'est autant dans la réalité physique du monde que dans le passé qu'on voyage .. de la même manière qu'on aura préalablement voyagé dans les noms, qui brillent de mille feux et attirent, par leurs sonorités et l'imaginaire qu'ils déploient, vers de lointains rivages, jamais vus et pourtant familiers.
C'est ainsi que, des rues de Shanghai à celles d'Irkoutsk, en passant par les jardins de Kyoto, les contreforts de l'Himalaya, les steppes de Mongolie, le lac Baïkal, Hiroshima, Oulan-Bator, Hokkaido, Xian ou Pékin, les territoires arpentés à pied, en bateau, en autobus ou en transsibérien dessinent dans Carnet d'Orient un autoportrait en mouvement, sur fond de recherche d'un « lieu propre », qui recule peut-être au fur et à mesure qu'on s'en approche.
Ces récits, qui dessinent une cartographie intime dans laquelle se mêlent l'immensité géographique et la réalité humaine des territoires traversés, sont organisés en trois parties qui correspondent aux trois livres publiés entre 2002 et 2010 aux éditions L'Escampette : Itinéraire chinois, Du Baïkal au Gobi et Carnet japonais.