L'écrivain sacrifié : Vie et mort de l'émission littéraire
Tout commence il y a 50 ans, lorsque les théories structuralistes annoncent la mort de l'auteur, au moment même où la télévision se met à le porter au pinacle et fait de lui le « représentant » de son livre. Le texte, peu à peu, disparaît au profit d'un plébiscite autour de son image. L'émission littéraire devient alors un passage obligé pour l'écrivain, icône cathodique dont les performances audiovisuelles comptent plus que la qualité littéraire de son oeuvre. L'émission littéraire, exception culturelle à la française, née avec Lectures pour tous en 1953, aura connu son apogée dans les années 80 et 90, avec un modèle jamais égalé - Apostrophes - puis une lente déchéance. Elle est, aujourd'hui, reléguée à des horaires plus que tardifs ou avalée par le règne de la télé-réalité et du divertissement qui s'arroge le quasi-monopole de la promotion du livre. S'arroge le quasi-monopole de la promotion du livre. Dans le sillage des évolutions que connaît la télévision de service public en matière de réglementation, l'avenir marquera-t-il un retour du littéraire sur les plateaux sous la pression de l'État ?