La relation

Qu’est-ce que la relation en littérature, qu’est-ce qu’écrire la relation ?
Avec la relation, on s’attendrait à du lien, du liant, du lié, à des nœuds. Or, l’étymologie propose de penser autrement : la relation n’est pas le lien, lier n’est pas faire relation. La relation est une notion qui échappe à celui qui tente de la nouer simplement. Il semble, en effet, qu’en vertu de sa définition, le bord de la relation soit impensable : on ne lui trouvera aucun antonyme exact.
Qu’est-ce donc que faire relation ou qu’est-ce qu’écrire la relation ? Pour répondre, il a fallu étudier ses manifestations au cœur de l’écriture, envisager le continu et le discontinu, penser la rupture, la perte, le disjoint ou encore la dissonance lors d’un colloque dont ce livre présente les actes.
Cherchant à dépasser l’évidence (la relation comme art de relater), cet ouvrage collectif s’attache à examiner le paradoxe d’un mot souvent utilisé et pourtant difficile à circonscrire. « Relation critique » (Starobinski), « poétique de la relation » (Glissant), la relation peut également être la syntaxe et son débordement. Elle travaille de façon complexe la pensée de R.W. Emerson, les écritures de H. Melville, G. Oppen, P. Auster, R. Coover, J. Rosenberg, M. Cunningham, ou encore la fiction britannique contemporaine (P. Ackroyd, I. McEwan, J.Winterson…).
Quand les définitions auront été posées, lorsque les réponses auront été apportées, quand ce volume aura tenté de mieux saisir la relation en littérature, il restera toujours une question : qu’est-ce que faire relation ou qu’est-ce qu’écrire et penser la relation ?