Aux rivages du monde (1982-1983) : Et autres poèmes
Ces poèmes pendront tout leur sens, toute leur valeur et toute leur force lus à haute voix. C'est le cas pour tous les poèmes et dans toutes les langues. La poésie est d'abord musique, et la compréhension de la langue dans laquelle ils sont écrits est presque inutile pour les beaux d'entre eux. N'ai-je point pleuré à chaudes larmes un jour que j'entendais lire Hafiz en persan, auquel je n'entends goutte ? Le plaisir de lire de façons régulière et à haute voix la poésie est un plaisir qui n'a pas beaucoup d'équivalent. Car l'audition de sa propre voix, porteuse soudain d'un verbe supérieur et non plus du vulgaire bavardage auquel se résume d'un bout à l'autre une vie d'homme, est un exercice qui enrichit tout lecteur dès lors qu'elle s'applique à un texte de qualité.