Pêcheurs d'éponges
La quarantaine de grands reportages qu’a publiés Yachar Kemal de 1951 au milieu des années 70 dans le grand quotidien Cumhuriyet (« La République ») font partie intégrante de son oeuvre littéraire, tendue entre la réalité sociale et le conte, entre l’histoire et le mythe. Mais, contrairement à ses romans épiques, ils demeuraient méconnus en France. En voici huit, choisis par l’auteur, à commencer par son premier succès de reporter, « Pêcheurs d’éponges » (un métier qu’il pratiqua), où Kemal mêle avec élégance poésie marine, parlers populaires et thèmes sociaux, et qui paraît en 1953, peu avant Mèmed le Mince. Ils constituent un rare témoignage sur la Turquie rurale et urbaine de ces années de transition. Ils font écho à ses fictions, qu’ils éclairent. Ils se lisent comme un roman.