Femmes ottomanes et dames turques
« Et les femmes ? » s'interroge Théophile Gautier dans son Constantinople en 1853. Assurément, il n'a pas tout dit. C'était, il est vrai, avant l'âge d'or de la carte postale où s'inscrit une autre vision de l'Orient féminin. Certes, les Odalisques chères aux peintres du XIXe siècle n'y sont pas absentes. Et les Albanaises, Arméniennes, Bosniaques ou Macédoniennes qui voyagent sur cartes postales, ainsi que les « Dames turques » chères à Loti et les silhouettes modernes de l'époque kémaliste, satisfont un certain goût de l'exotisme. Mais, sous le jour plus réaliste de la photographie, ces représentations ont aussi une visée ethnographique et témoignent, avec les textes contemporains qui les éclairent, d'une évolution de l'imaginaire européen, explique l'historienne Christine Peltre.