Sébastien Roch
Le trait noir d'Eloi Valat, auteur d'une fameuse trilogie sur la Commune, révèle la force de ce roman méconnu d'Octave Mirbeau. Paru en 1890, c'est l'histoire, à la fin du second Empire, d'un adolescent du Perche qui, pour la gloriole de son quincailler de père, acceptera son enfermement dans un collège de Jésuites breton où il sera violé, brisé, avant de mourir à vingt ans, le crâne fracassé par un obus prussien, sans avoir rien su de la vie, tandis que son double, Bolorec, qui hurle sa haine de l'obscurantisme clérical, de la contre-révolution et de l'injustice immuable, finira, au mieux, sous la mitraille versaillaise assassinant la Commune... Un noir roman de suicidés. La rencontre d'un artiste incandescent avec l'auteur, mort il y a cent ans, du Journal d'une femme de chambre.