Chemins faisant
Ce volume élégant et accessible à tous permettra enfin, après l'important dossier spécial qui lui a été récemment consacré par la revue L'Étrangère, d'avoir à portée de main une sorte d'"anthologie personnelle" des poèmes de Philippe Denis. Le présent choix a en effet été établi par l'auteur, en collaboration avec John. E. Jackson, longtemps professeur de littérature française à l'Université de Berne, qui fut parmi les premiers à saluer, dans la revue Critique dès 1976, "l'errance lumineuse" du poète. L'anthologie couvre, dans un ordre qui n'est pas strictement chronologique, quarante années d'écriture, depuis le premier recueil, Cahier d'ombres, paru au Mercure de France en 1974, jusqu'au plus récent, Si cela peut s'appeler quelque chose, paru en 2014. C'est à dessein, cependant, qu'elle privilégie les premiers livres, devenus indisponibles en librairie avec les années. Comme l'écrit le préfacier : "Si Philippe Denis ne s'est jamais renié poétiquement, s'il est à la fois encore l'homme blessé de Cahier d'ombres et l'ironiste d'aujourd'hui, c'est assurément à l'obstination d'une sorte d'intégrité qu'il le doit, intégrité qui, à travers toutes les errances de ses pérégrinations (aux États-Unis, en Turquie, au Portugal) lui a servi de point fixe comme de mesure, une mesure grâce à laquelle ce poète parvient à rester fidèle à lui-même jusque dans le détachement avec lequel il est capable de considérer la nature de ce qu'il écrit : Toute la nuit, la pluie a tapé un texte. Au point du jour s'est évaporée la littérature."