Le voyageur des passions: Entretiens avec Noël Simsolo

Né à Valence-d'Agen, André Téchiné grandit dans le sud-Ouest d'après-guerre. Au collège, il découvre le cinéma : un éblouissement. A 20 ans, il échoue à l'Idhec mais rencontre les Rivette, Eustache, Daney et autres piliers des Cahiers. Il s'essaie à la mise en scène, au portrait (Paulina s'en va, avec Bulle Ogier) et, enfin, au long-métrage. A partir des Soeurs Brontë (1979), avec Isabelle Adjani, Marie-france Pisier et Isabelle Hupert, il s'attire la fidélité de la fine fleur des comédiens, notamment de Catherine Deneuve. Son cinéma à fleur de peau, préoccupé des crises et des évolutions morales et passionnelles de la société française, est récompensé en 1985 du triple César du meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario pour Les Roseaux sauvages.
Au fil de ces entretiens où il se livre pour la première fois, André Téchiné évoque la lumière de son Sud-Ouest, ses débuts aux Cahiers du cinéma, son amour des acteurs, l'amitié de Roland Barthes, son admiration pour Fassbinder, ses incursions au théâtre, ainsi que certains de sthèmes qui n'ont cessée de hanter son art : les sentiments et la sexualité, le refus du naturalisme, la souffrance et la « dignité de la déchéance ».