Nelson et Simone
Février 1947 : de passage à Chicago, Simone de Beauvoir compose, sur le conseil d'une amie, le numéro de téléphone de Nelson Algren. Elle n'a aucune idée de ce qui l'attend. Un premier rendez-vous au bar du Palmer House et c'est le coup de foudre. Le soir même, ils sont amants.
Ces deux êtres que tout sépare ont tant de choses à se dire. L'écrivain américain - qu'Hemingway compare à Faulkner - entraîne Simone de Beauvoir dans les bas-fonds de Chicago et de La Nouvelle-Orléans. Il lui ouvre les portes de l'Amérique, celle des junkies, des prostituées, des défavorisés. Elle l'introduit à Saint-Germain-des-Prés, où l'accueillent Boris Vian, Juliette Gréco, Jean Cau, Raymond Queneau. Et Sartre, bien sûr.
À partir des lettres échangées entre les deux intellectuels - que seul l'Atlantique séparait alors - et des témoignages de ceux qui les ont connus, dont Art Shay, le photographe de Chicago qui a fréquenté le couple, Jean-Pierre Saccani retrace la liaison intense, tumultueuse, qui se poursuit au fil de longs voyages : Mexique, Guatemala, Italie, Afrique du Nord. L'éveil sensuel d'une femme, mais aussi le choc de deux cultures et, finalement, la blessure d'un homme.