Génération Tonton
Ils avaient 20 ans le 10 mai 1981, et leur deuxième naissance s’est réalisée à cette date. Pour le meilleur et pour le pire.
Sous la figure tutélaire de François Mitterrand, dit « Tonton », toute une génération s’est épanouie sur les scènes contrastées des années 1980 à 2011 : cette génération, c’est celle des rejetons de 1968, héritiers de la fin des illusions, menacés par le chômage de masse dont ils ont essuyé les plâtres, subissant déjà la lutte des places dans le monde du travail, en attendant la fin de la partie sexuelle avec le sida.
En 1981, l’histoire les a réinventés à toute allure : avènement de la gauche en France, abolition de la peine de mort et libéralisation des ondes, désindustrialisation massive, big bang audiovisuel, marche civique des Beurs et mouvements humanitaires, néolibéralisme, Pologne et Chute du mur, Guerre en ex-Yougoslavie, Irak et terrorismes, nouvelles peurs contemporaines, nouvelles utopies, désintégration des idéologies…
Ils avaient entre 16 et 25 ans le 10 mai 1981, et plus rien n’a été pareil. Cette enquête, menée comme un roman balzacien, suit les trajectoires d’une cinquantaine de « héros » de ce moment-clef jusqu’en 2011, date à laquelle ils auront 50 ans. Comme dans un roman, ils se croisent, se séparent, se retrouvent à la faveur des événements et des ruptures qui ont marqué ce quart de siècle.
Le « casting » est composé de gens connus ou non, représentatifs de cette génération charnière : politiques (Montebourg, Peillon, Valls, Boutih, Dupont-Aignan, Copé), syndicalistes, militants associatifs, humanitaires, artistes (Porte, Séra, Dupuy&Berbérian, Guetta, Chao), écrivains, intellectuels (Onfray), médiatiques (Bellanger, Naulleau, Zemmour, Patino, Olivennes) etc.
Ils auront 50 ans le 10 mai 2011. L’avenir dira s’ils sont les oubliés de l’histoire ou si leur tour est venu de dessiner un destin collectif.