Mute
Le livre-artbook-manifeste. De mutations en mutations, naissent parfois de curieux phénomènes. La découverte d'Akiza fait l'effet d'un ovni sorti tout droit d'un pays extraordinaire façonné de signes, où la calligraphie nous enseigne un alphabet pervers : Akiza est un nouveau langage, une icône subtile et racée qui s'impose d'elle-même, fulgurante comme une étoile filante, comme une bulle de chewing-gum qui explose en plein visage. En authentique coup de foudre, n'ayant pas le souvenir d'avoir perçu une telle force depuis Egon Schiele, Akiza évoque la promesse d'un bonheur lointain et trouble, pleine de paradoxes, emprisonnée, mignonne et inaccessible, enchaînée dans un dédale de câbles et de substance noire, pleine de secrets à déchiffrer, mais toujours prête à se livrer, abandonnée ; à la fois, indécente et réservée, elle se dépapillote comme un paquet surprise, se déguste comme une délicate gourmandise dont on a peur de ne plus pouvoir se passer. Sensuelle, sexuelle, délicieuse, imprévisible, déconcertante, inquiétante, insolite, jour après jour, se révèle comme un courant électrique foudroyant, une initiation sans fin, une découverte lumineuse dont son auteur, Robinson, nous livre quelques secrets. Où est née Akiza ? Elle a été trouvée dans une forêt de câbles. Dans une gare. Elle est revenue du Japon. Croisée dans une soirée fetish. Dans quel monde évolue-t-elle ? Un univers contrasté, noir et blanc toujours mais riches en demi teintes, faux semblants. Elle vit suspendue, observe et pose. Icône par accident. Son monde poisseux et pur est fait pour elle, à sa mesure. C'est un jeu d'images sur l'identité, le dénombrable, l'un et le multiple, l'épure et le sordide, les câlins et les câbles. Akiza est unique, et nombreuse à la fois.