L'exil et les barbelés
En ce mois de mars 1939, devant les colonnes de réfugiés espagnols les septfontois sont partagés : Curiosité pour tous, méfiance, la plupart, sympathie, de la part d’une minorité et pour certains une hostilité très forte qui perdurera pendant des années.
Le premier convoi, un millier d’hommes environ, arrive en gare de Caussade, le 4 mars. Il est prévu deux trains par jour. Les miliciens sont escortés, tels des prisonniers ou des malfaiteurs par les soldats français « à cheval, avec sabre et mousqueton mais sans cartouche, un soldat tous les vingt cinq mètres ». Ils ont tout perdu ; la guerre bien sûr et aussi leurs biens, leur famille et leur liberté, ils n’ont plus nulle part où aller.
Le pays de la Révolution Française qu’ils admirent tant, leur offre, pour tout abri, quelques hectares de boue entourés de barbelés. Rien n’est prêt pour les accueillir.