Dick May: Une femme architecte des savoirs
Dick-May se trouve au coeur de la France de la "Belle Époque". Par ses nombreuses créations, notamment de grandes écoles, elle entend "prêter une tribune au savoir". En fait, des tribunes, notamment celle du "Collège libre des sciences sociales" qui comprend une "École de morale" et une "École de journalisme" - la première au monde - puis celle de l'"École des Hautes Études sociales", haut lieu dreyfusard en pleine "Affaire".
Ses initiatives ne se bornent pas à la France. Elle organise un "Congrès international des sciences sociales" lors de l'Exposition universelle de Paris, puis une "École russe des Hautes Études sociales" et un "Institut pour étrangers à Paris". La Première Guerre mondiale l'amène à fonder encore une "École interalliée", puis une "Union latine" et une "École des Hautes Études Internationales".
Elle fait défiler dans ses institutions les grandes figures de la IIIe République, tout en restant fidèle à ses convictions. Pour elle, "rien de ce qui est social ne nous est étranger". Fondatrice d'une "Université populaire" puis d'un "Orphelinat des Armées", elle prône des réformes sociales, défend la cause des femmes.
Elle déploie ces multiples activités tout en menant, à l'abri de son nom de plume, une carrière de femme de lettres, à la fois romancière, dramaturge, essayiste, journaliste. Témoin averti et attentif de son temps, la femme d'influence aux multiples facettes se place ainsi au centre du monde intellectuel et politique. Sans jamais se départir d'une modestie qui a pu contribuer à sa méconnaissance.