La guerre des ruines
Essai éclairant et original, La Guerre des ruines explore une face longtemps ignorée de l’archéologie : sa dimension géopolitique. Celle-ci remonte à la nuit des temps avec le dernier roi de l’empire néobabylonien, Nabonide, premier souverain à se préoccuper des vestiges religieux. Auguste (Ier siècle) fit de l’archéologie une science « utile » pour la politique : lieux de mémoire, mais aussi construction d’une identité et de son corollaire, la falsification. Avec la montée des nations puis des nationalismes, les ruines ont pris une indéniable valeur politique. L’Allemagne nazie a voulu y trouver les preuves de sa supériorité et les justifications pour étendre son territoire. Avec la mondialisation, cette archéo-politique n’a pas faibli, bien au contraire. Touchant au divin, aux symboles et à la culture, l’archéologie est devenue un outil d’influence et de séduction dans la compétition internationale.