Après nous le déluge
Ce jour-là, le soleil ne s'est pas levé. Il n'y aura plus de soir, il n'y aura plus de matin, nous sommes au premier jour. Déjà le ciel verse sur la terre qui disparaît sous les eaux. Les hommes qui ne sont pas emportés par les crues sont jetés sur les routes. Sidéré de cette lumière qui refuse de venir, chacun est gagné de panique et tâche de rejoindre les siens, toutes affaires cessantes. Feu de bois, jeune garçon débrouillard, quitte l'école avec sa camarade Dalila.
De son côté, le père rejoint l'attelage d'un voisin. Et les voilà chacun s'échinant à rallier un refuge, alors que le monde, méticuleusement, se détricote. Le pire reste à venir. Nos deux protagonistes sont ballottés d'île en île, tantôt une éolienne, tantôt une église, un pont, un bateau. La lumière manque, et le monde se dissout. Pour viatique, Feu de Bois a dans la tête le souvenir de sa mère, disparue brutalement quelques années auparavant, et les poèmes désespérés que son père écrivait sur la décadence sociale.