Sanza lettere (road movie)
Editeur : Editions de l'Attente
Un basculement intime au moment d'un basculement politique, on a vu le temps fléchir, on ne peut pas faire autre chose qu'espérer. La narratrice prend la route, rencontre des réfugiés dans une forêt de l'Aude, un voleur de bateau en Méditerranée, une infirmière peu conforme à confondre et des squatteurs à Besançon. C'est ça : la narratrice tente de se frotter au monde, de le rencontrer - mais voilà, cela semble vain. Restent les étapes nommées, les Gertrude Stein, Dashiell Hammet, Pere Gimferrer, Jean-Patrick Manchette et Virgile.
C'est un road movie, une fuite, une fille, la narratrice a bel et bien l'impression qu'elle fuit un crime qu'elle a commis et oublié, un corps gît au centre d'une pièce ; au bout de la course, au moment du retour, c'est elle-même la narratrice qui se retrouve allongée au sol, au centre - et si quelqu'un court encore dehors, en liberté, dans le monde bel et bien rejoint, c'est une sorte de soeur, de double : « court, sandales aux pieds traversant les territoires les muscles bandés le coeur vif et la force du taureau, une qui est sans fatigue ».