Alice ou le choix des armes
Un inspecteur de police auditionne une jeune femme, Alice Delcourt, soupçonnée du meurtre de son ancien chef de service, Samuel Tison. Nous apprendrons au fil de l'interrogatoire qu'elle a été harcelée par Samuel Tison, et que c'est peut-être là le mobile du crime, si crime il y a eu. Le roman tout entier tourne et retourne la question de la violence au travail. Comment réagir ? Avec quelles armes ? Celles de la légalité, par le recours à la justice, celles de la violence, en usant de la loi du talion ? Que faut-il faire ? Se venger, porter plainte, tuer, se tuer, dénoncer ? En témoignant, Alice Delcourt inventorie, en détails, toutes ces questions, et les émotions qui les accompagnent : peur, effondrement, haine, révolte, désir de vengeance.
Si le roman met en scène une enquête, ce qu'il exprime avant tout c'est le besoin qu'éprouve Alice d'être entendue. Jouant du champ/contrechamp, Stephanie Chaillou émaille la déposition de textes brefs, éclatants qui racontent les souvenirs, les espoirs, les fantômes et les peurs d'Alice, tout un arrière-monde qui permet de la localiser autrement que comme coupable et victime.