Godescalc, le moine du destin
Issu d'une grande famille saxonne, Godescalc se révolte contre son propre destin. Il refuse de se soumettre à la loi paternelle, qu'elle soit celle de sa famille ou de son ordre religieux. Il élabore une doctrine paradoxale de la prédestination : puisque Dieu seul est le maître du destin de l'homme aucun pouvoir humain ne saurait s'imposer à nous et nous dicter notre conduite. Quittant son monastère pour une vie de prédicateur errant, Godescalc porte à vif les tensions dans l'Empire carolingien et l'Église d'Occident. Ariel Suhamy campe ce monde de bruit et de fureurs, tout en faisant revivre l'audace et la sophistication du débat intellectuel et religieux - nécessairement politique. La prédestination selon Godescalc resurgit avec une virulence intacte lors de la Réforme et de la crise janséniste. Et c'est Spinoza qui, par-delà les siècles, lui répond de manière fascinante.