Les Cyprès de Patmos
Patmos est la plus petite des îles du Dodécanèse. Certains y vont, ne font que passer. D'autres y restent, pris par son charme envoûtant, auquel ils s'abandonnent, consentants. Antoine Silber est l'un d'eux.
Il découvre l'île au début des années 1980 et y retourne sans cesse, avec ses enfants d'abord, en père divorcé, puis avec Laurence, la femme qu'il aime. Leur histoire d'amour s'ancre dans ces paysages à couper le souffle, dans cette lumière si particulière, changeante, pure et tranchante parfois, dans cette terre où tout parle de spiritualité. Patmos n'est-elle pas l'île où saint Jean serait tombé en extase dans une grotte, devant une apparition annonciatrice de l'Apocalypse.
Alors, lorsqu'ils découvrent ce rêve de petite maison blanche si proche du lieu saint, ils y voient comme une évidence. Cette maison est pour eux, ils l'achèteront.
Commence alors une longue histoire, faite d'actes notariés, de ciment, de chaux vive et de bleu éclatant, de plans faits et refaits, de murs, de terrasses, de retard, de plantations, de cyprès, d'oliviers, bref, de tout ce qui participe à la lente résurrection d'une maison, mais aussi d'un lieu.
La proximité troublante de la grotte permet toutes les hypothèses : Et si, par une imprécision entretenue par les textes sacrés, l'apôtre avait séjourné chez lui. Antoine Silber veut le croire et de lectures en déductions sur le terrain, il a la conviction que saint Jean a posé les yeux sur tout ce qui l'entoure.