Le Roman de Genji
Le Prince Genji est le fils illégitime de l'Empereur du Japon. En plein Moyen Âge, dans un univers splendide et ritualisé où s'échangent serments et malédictions, où l'on porte autant d'attention à la couleur de ses vêtements qu'à la qualité de sa calligraphie, au souffle du vent dans les arbres ou aux reflets de la lune sur la neige, il multiplie intrigues, aventures et tentations, délaissant sa magnifique épouse qui n'a que le tort d'exiger sa loyauté.
Ce monde d'illusions et de faux-semblants, où l'on s'écrit autant que l'on s'aime, où l'on meurt de chagrin, où les esprits comme les sens sont possédés par des fantômes qui, eux aussi, ont beaucoup souffert, c'est la toile de fond du plus grand classique de la littérature japonaise, écrit il y a mille ans par une jeune femme dont on ne sait rien, sinon qu'elle vivait à la cour et qu'elle en connaissait tous les secrets.
Les neuf premiers chapitres de ce texte-fleuve furent traduits au XXe siècle par Kikou Yamata, romancière franco-japonaise qui rend ainsi hommage, dans son style limpide, à la poésie et à la sophistication de ce chef-d'oeuvre. Grâce à elle, le Resplendissant, exerçant sur tous ceux qui l'approchent, pour leur plus grand malheur, sa sombre séduction, nous semble étrangement contemporain.