Corps d'élite
« Ce serait dévoyer l'essence même de la politique que de choisir la probité. Le président était un menteur de charme dans une posture de parfait honnête homme. Retranché à l'Elysée, goûtant les rassurantes pesanteurs du protocole, il n'était pas sanctifié par les médias mais craint, ceux-ci appartenant à une poignée de millionnaires de gauche et de droite, prudents jusqu'à la couardise. Chacun se méfiait, ses gestes patelins cachaient des griffes. Autoritaire sous les dehors d'une douceur insinuante, il désignait, confrontait, régentait. Sa rondeur, venue d'une attirance pour le gâteau de riz aux confitures, rassurait les Français. - Il a l'air gentil pour un type de droite, disait-on. Le président ne confiait ses secrets qu'à Pedro, son chien. Animal d'une discrétion absolue qui trouvait sa récompense en pissant sur les tapis de l'Elysée. » Ce vaudeville élyséen - non dénué de points communs avec l'affaire Trierweiler qui ne l'a pourtant pas inspiré - retrace la lente mais sûre désintégration du « corps » présidentiel occupé, le temps d'un mandat, par l'affreux Paul Lahti. Le lecteur, sinon l'électeur, aura la joie de voir le chef de l'Etat enfin payer (de sa personne) pour l'abus de pouvoir caractérisé que constituent, au premier chef, les infidélités répétées envers Diane, son épouse dévouée et la maltraitance physique et morale systématiquement observée à l'égard d'Inès, sa maîtresse (non moins dévouée). Un roman où moment sadiens et scènes humoristiques se succèdent pour notre plus grande joie.