Le petit arménien
Ce récit autobiographique retrace les années d'enfance à Bruxelles du "Petit Arménien" , écrivain belge né en 1942, de parents arméniens. L'originalité de ce texte tient à la double résonance que revêt ici l'étranger. Car c'est d'abord l'enfant qui, en véritable petit étranger, s'éveille au monde et fait son éducation tant bien que mal. La passion du football propre à bien des garçons de son âge ne lui suffit plus bientôt : la musique l'attire, les sonorités des noms célèbres le déroutent, les livres peu à peu le guident vers de plus fines découvertes, les cours d'histoire ou de religion n'ont pas toujours sur lui l'effet qu'en escomptaient ses maîtres.
Ce cheminement est avant tout prétexte à des portraits qu'on dirait tout droit sortis d'une bande dessinée : la mère qui ne manque pas de faire le récit de ses rêves quelque peu terrifiants chaque matin, le père qui se livre à des numéros d'imitation irrésistibles, la voisine qui se montre intarissable sur les primitifs flamands sans compter les professeurs, les pères jésuites, etc. Hautement expressifs, ces portraits forment de véritables hommages aux personnages qu'ils animent de passions encore lointaines mais ô combien prometteuses pour le Petit Arménien.
Fragile de santé, indiscipliné mais sensible, il cherche sa voie et ne cesse de voyager de moments ingrats en ravissements inespérés. Où la délivrance surgit presque toujours à la dernière minute comme dans les rêves de sa mère.