Résister la guerre d'Algérie, par les textes de l'époque
« La guerre d’Algérie est une guerre coloniale. » Ainsi commence le manifeste du Mouvement anticolonialiste français, diffusé en 1960. Et il se termine par ces mots : « Français, Françaises ! Plus un homme, plus un sou pour le colonialisme. Plus de morts à vingt ans. Guerre à la guerre coloniale. » Il figure dans ce livre aux côtés du célèbre Manifeste des 121 et d’un tract du Parti socialiste unifié enjoignant aux jeunes soldats de désobéir aux ordres si on leur demande de pratiquer la torture… On y trouvera également des textes de chansons, des articles de journaux et d’émouvantes lettres de jeunes appelés, telle celle d’Henri Maillot, qui a livré des armes aux Algériens « en ayant conscience d’avoir servi les intérêts de son pays ».
En préface, l’historien Tramor Quemeneur contextualise ces textes et donne les clés nécessaires à leur compréhension. En postface, l’éditeur Nils Andersson revient sur les auteurs et éditeurs censurés durant la guerre d’Algérie, tel Jérôme Lindon, des éditions de Minuit, publiant La Question d’Henri Alleg en 1958. C’est Nils Andersson lui-même qui, alors que ce témoignage sur la torture avait été interdit par le gouvernement français, le rééditera en Suisse (La Cité-Éditeur) avec le texte de Jean-Paul Sartre Une victoire.