Lettre aux enfants gâtés
Dans l'imaginaire, la philosophie, avant que l'on commence à la pratiquer sérieusement, fascine ou fait peur. Chacun se demande, en effet, si elle nécessite de se hisser sur des sommets quasi inaccessibles en rupture radicale avec le monde du commun, et par conséquent de se concentrer sur des questions complexes qui n'intéresseraient, sur le fond, que quelques extrémistes de la pensée.
Mais il en est d'autres pour qui, tout à l'opposé, philosopher serait une activité somme toute « à portée de main » : une sorte de « bavardage » que chacun saurait faire depuis qu'il sait parler, à savoir exprimer ses opinions sur le monde. C'est ainsi que les jeunes qui entrent au lycée accueillent cette nouvelle matière avec une vision erronée qui risque de gâcher leur rencontre avec la philosophie.
Car disons-le : le cours de philosophie est l'occasion exceptionnelle de commencer à exercer cette faculté proprement humaine, universellement partagée, qu'est la faculté de penser, mais selon ses exigences les plus hautes. L'auteur a choisi de s'adresser au plus grand nombre dans un genre particulier : une Lettre ! Elle est donc destinée à tous les jeunes (et moins jeunes) souhaitant faciliter leur entrée dans la philosophie.