Depardon USA
Porté depuis ses débuts dans la photographie par l'Afrique, Raymond Depardon n'en a pas, pour autant, délaissé le continent nord-américain. C'est en 1968, alors qu'il appartient encore à l'agence Gamma, qu'il effectue son premier grand reportage outre-Atlantique. À Chicago, il couvre à la fois la convention nationale démocrate, qui s'apprête à choisir Hubert Humphrey comme candidat à l'élection présidentielle, et une grande manifestation contre la guerre au Vietnam. Quelques semaines plus tard, il est le seul photographe français à suivre Richard Nixon, candidat conservateur, qui mène campagne avant d'être élu, en novembre de la même année, 37e président des États-Unis. Ce n'est qu'à l'été 1981, pour les besoins du journal Libération que Raymond Depardon retrouve l'Amérique et s'installe temporairement à New York. Il doit, tous les jours et durant un peu plus d'un mois, envoyer une photo et une légende au quotidien français, alors dirigé par Serge July. Ce sera la fameuse Correspondance new-yorkaise qui marque un tournant dans son oeuvre. En 1982, dans la foulée de cette commande qui fera l'objet d'une parution aux éditions des Cahiers du Cinéma, Raymond Depardon sillonne cette fois l'Ouest des États-Unis, du Nouveau-Mexique à la Californie en passant par le Colorado et le Nevada. Il attendra ensuite dix-sept ans avant de se confronter, cette fois dans un nouveau format hauteur et en délaissant momentanément son Leica, aux paysages grandioses du Montana et du Dakota.