Une vie de recherches : Une aventure industrielle, syndicale et politique
Le récit biographique que propose Jean-Louis Moynot sur le thème de la recherche d'un sens de la vie et de l'engagement social, syndical, politique, mais aussi professionnel, est devenu, par la force du temps, un témoignage historique.
A le regarder sous l'angle chronologique, qui n'est pas exactement le principe de son écriture, on constate qu'il enchaîne :
La guerre d'Algérie, la fin des prétendues « trente glorieuses », l'avant, pendant et après mai 68, puis les développements et rebondissements de crises multiformes liées à la mondialisation et aux dégâts de la croissance capitaliste sur toute la planète. Les plus récents épisodes : crise bancaire, puis crise de la dette publique provoquée par le renflouement des banques, affectent particulièrement l'Europe, dont la construction est devenue plus que problématique.
Soixante deux ans d'engagement syndical et/ou politique sont un temps long dans une vie, mais pas au regard des enchaînements de l'Histoire. Pour la période envisagée ici, ceux-ci sont structurés par certains événements plus importants que les autres, sur lesquels les témoignages de ceux qui les ont vécus, quelle que soit la fragilité de la mémoire, sont un apport précieux pour les historiens, mais aussi, plus simplement, pour la conscience des citoyens.
L'événement qui a structuré l'histoire sociale de Jean- Louis Moynot, fraîchement élu, à l'époque, au Bureau confédéral de la CGT, est la grève de mai 68. Nous allons célébrer en mai 2018, les cinquante ans de cet immense mouvement de lutte, de conquêtes revendicatives, de droits nouveaux, de tentatives d'émancipation, mais aussi de ses limites et de rendez-vous manqués. Dans ces circonstances, son témoignage est d'autant plus précieux que, depuis le décès de Georges Séguy, Jean- Louis est le dernier membre vivant du Bureau confédéral élu à Nanterre en juin 1967 et de la délégation de la CGT à la conférence et la négociation de Grenelle.
La quête du sens de sa vie tournée vers la justice sociale et l'émancipation dans le travail a commencé bien avant, dans l'engagement anticolonialiste, dans l'activité professionnelle et syndicale et s'est poursuivie jusqu'à présent dans un large éventail d'activités militantes ou professionnelles dont il raconte sans prétention les tenants et aboutissants. Survenue au début de cette aventure (il avait trente ans) la grève de mai 68, qu'il a vécue dans le sillage de Georges Séguy et Benoît Frachon, a été pour lui un événement fondateur que les conflits d'orientation ultérieurs n'ont jamais pu effacer.