150 ans et pas une ride : Le Capital de Marx : 1867-2017
Marx est pour les uns le nom d'une antiquité politique, pour les autres celui d'un aveuglement collectif, pour d'autre enfin celui d'un système totalitaire meurtrier, et pour quelques-uns encore celui d'un maître à penser. Pourtant, aucune de ces étiquettes n'existerait si Marx n'était pas d'abord l'auteur du Capital. Faire de Marx un vestige, une injure ou un credo, c'est dans tous les cas se dispenser de lire son oeuvre.
Le cliché d'un Marx dépassé a gagné les partis socialistes européens qui ont cru conquérir leur modernité en revendiquant un " droit d'inventaire ". Des analyses de Marx, lesquelles sont-elles périmées ? Y en a-t-il qui ont gardé leur actualité ? Lesquelles ? Aucune ? Il semble que l'on ait relégué Marx au musée sans l'avoir lu. Car sitôt que l'on se guérit, par la lecture des textes, du marxisme à la petite semaine, c'est bel et bien la question de savoir quelle analyse marxienne n'est pas actuelle qui s'impose.
L'essentiel des problèmes du monde actuel y est traité. En voici un aperçu. Mêlant textes théoriques et analyses issues d'enquêtes de terrain, cet ouvrage montre l'ampleur et la variété des formes contemporaines d'expressions du mépris de classe, fonction du contexte considéré et des fractions de classes en présence. C'est bien souvent le monde du travail qui lui donne sens, lorsque des frontières établies sont remises en question et qu'il faut réaffirmer une hiérarchie.
Car au-delà, c'est lorsqu'un dominant se sent en danger qu'il rompt, par le mépris de classe, avec l'euphémisation usuelle de l'ordre des choses.