Baby Blue
Être heureux à tout prix peut sembler un objectif enviable. Mais n’est-ce pas effrayant dès lors qu’il est imposé et que tout comportement autre est considéré comme déviant et par conséquent répréhensible ?
Betty, une jeune fille de vingt-trois ans, vit dans un pays où l’État prend des mesures drastiques pour prévenir l’effondrement de l’économie nationale qui pourrait advenir si les maladies mentales et les burn-out ne cessaient de se multiplier. Sujette à la dépression, elle se voit envoyée dans une de ces usines de santé créées pour traiter le vague à l’âme des citoyens et développer des esprits plus compatibles avec un objectif productiviste. Elle y rencontre une mystérieuse jeune femme qui lui fait découvrir des modes de vie alternatifs et la possibilité d’une résistance. Dès lors, toutes les certitudes de Betty volent en éclats.
S’inspirant aussi bien de 1984 de George Orwell que de Kallocaïne de Karin Boye, Bim Eriksson dépeint avec acuité une société dans laquelle bien-être individuel, santé et information sont entièrement soumis aux exigences de rentabilité économique, et par là même manipulés sans égards. Une dystopie puissante et saisissante, qui n’est pas sans évoquer certaines directions prises par les sociétés contemporaines.