1 000 coups de fouet, parce que j'ai osé parler librement
Raif Badawi a ému le monde entier. Ecrivain, auteur d'un blog depuis 2006, cible d'une fatwa, victime d'une tentative d'assassinat, le jeune Saoudien de 31 ans est arrêté en 2012 et condamné à mort car ce qu'il écrit déplait aux religieux et aux politiques. La peine capitale est ramenée à 10 ans de prison, une forte amende financière et 1000 coups de fouet, qu'il est censé recevoir tous les vendredis à raison de 50 coups par semaine. Après l'administration de la première série de coups en janvier de cette année, l'état de santé de Badawi se dégrade à tel point que la reprise du châtiment est repoussé de semaine en semaine. Aujourd'hui, Badawi, lauréat du Prix Reporter sans frontières et du Prix Reuters pour la liberté de la presse, nominé pour le Prix Nobel de la paix en 2015, languit toujours en prison. Un nouveau procès pour apostasie pourrait bien lui coûter la vie. Il ne renonce pas. Pour lui la liberté décrire est plus importante que sa propre vie. Depuis sa prison sordide il nous écrit. Un livre exceptionnel. Celui d'un homme qui se sait condamné et qui nous demande de ne jamais renoncer à défendre les libertés. Avec courage, force et souvent une fine ironie, Badawi prend position pour la séparation entre religion et État, s'insurge contre le rôle néfaste d'un islam perverti, et évoque le risque terrible pour toute créativité et vie intellectuelle d'un climat d'aveuglement idéologique. Les sujets abordés couvrent l'islam, la sharia et la politique, les relations entre hommes et femmes, le rôle du libéralisme dans une société moderne, les printemps arabes et la politique occidentale au Proche Orient. Les éditeurs du monde entier se sont unis, devant l'urgence de sa situation, pour publier son livre et faire pression sur le régime saoudien. L'ensemble des bénéfices de ce livre lui sont reversés pour assurer sa défense.