La nature dominante
Jack London (1876-1916) voit le jour à San Francisco. En 1890, faute de moyens financiers, il doit quitter l'école et intégre une conserverie d'Oakland. Mais il a eu le temps de se passionner pour la lecture et rêve en lisant Herman Melville, de mer et de bout du monde. Il tente très vite de devenir écrivain, accumule les métiers, et surtout, voyage. À 17 ans, il devient chasseur de phoque au Japon, découvrant l'univers marin de ses lectures. Puis, quatre ans plus tard, il se tourne vers le Nord, attiré par l'or du Klondike en Alaska. Mais la vie est rude dans « ce pays où le whisky gèle et peut servir de presse-papiers durant une bonne partie de l'année ». Entre deux ascensions de cols impossibles, il côtoie de frustes trappeurs et éleveurs de chien, observant un concentré de comédie humaine. Revenu sans or, il est cependant riche de ses histoires où hommes et bêtes luttent pour la vie dans une nature impitoyable avec son sol gelé en profondeur et ses tempêtes de neige fréquentes. Dans ce cadre hostile et dur, ses romans sont des récits d'aventure teintés d'humanisme et d'entraide face à un capitalisme sans âme et des éléments déchaînés. La dernière partie de sa vie est plus paisible. Il achète un ranch dans la vallée de la Lune, une région de vignes et de séquoias qu'il découvre lors de longues promenades à cheval, appréciant une nature accueillante et des bonheurs simples.