Paysage avec palmiers
Paysage avec palmiers aurait pu s'intituler " Flashes à Beyrouth ". Face à la guerre, Bernard Wallet fait l'économie du roman et des explications pour ne conserver que les images, les scènes, les faits nus et bruts. Ces " choses vues " disent l'horreur, mais aussi sa fascination. En s'approchant de cette vérité, qui ne peut exister que par éclats, le livre éclaire du même coup l'effet dévastateur de la guerre sur celui qui en est le témoin.
" Cela se passe à Beyrouth et à bout portant ? Oui, mais le Liban, on le voit, est désormais partout, et la guerre est devenue une boucherie du tac au tac, pour un oui ou pour un non. Que faire ? Protester, s'indigner, aller voir et témoigner pour un résultat spectaculaire supplémentaire ? Non : écrire ce qui est, au plus près d'un non-sens fracassant. Ce récit est vrai puisque les corps n'y sont jamais absents.
Beyrouth n'était qu'une simple préparation à une sauvagerie désormais ouverte et universelle. L'histoire, comme le désir de mort, n'a pas de fin. " (Philippe Sollers)