Le Monde, Hors-série : Marcel Proust : A l'ombre de l'imaginaire

Auteur(s) : Jean-Paul Enthoven, Raphaël Enthoven, Collectif

Editeur : Le Monde

Désormais promu au rang de religion, le proustisme ne compte plus ses dévots, mondains, professeurs et théoriciens de tous horizons rassemblés dans une unanimité flatteuse que Proust lui-même aurait sans doute apprécié d'avoir suscitée. Mais par quel mystère, s'interroge Jean-Paul Enthoven, ce drôle de type, ce gommeux au teint jaunâtre, insomniaque et asthmatique, intrigant et obséquieux, peut-il faire aujourd'hui l'objet d'un culte planétaire ? Proust aura porté tout au long de sa vie les sept volumes et trois mille pages d'A la recherche du temps perdu., Et n'aura eu de cesse de réécrire, d'amender, de corriger; d'ajouter sur ses fameuses "paperoles" et de "vivifier" son texte afin d'atteindre à "la révélation de l'univers particulier que chacun de nous voit et que les autres ne voient pas". Et dans lequel, à travers la vingtaine d'extraits sélectionnés, Proust lui-même nous offre ici de nous abandonner. Selon le philosophe Antoine Grimaldi, l'oeuvre de Proust repose sur l'idée que la réalité n'est qu'intérieure. Et que le souvenir involontaire, qui surgit lors d'une lecture, de la contemplation d'un tableau ou à l'écoute d'un morceau de musique, constitue la seule porte permettant d'accéder à ce réel. Car il n'y a pas moins de réalité dans ce que nous imaginons que dans ce que nous percevons. En 1913, la parution du premier volume de la Recherche, publié à compte d'auteur, suscite, au mieux, l'incompréhension, au pire, un florilège de formules assassines et de violents réquisitoires où se mêlent homophobie et antisémitisme. A ces détracteurs qui voient dans l'oeuvre de Proust l'"imposture" d'un "cinglé", André Gide, qui refusa dans un premier temps de le publier, répond chercher le défaut de ce style sans pouvoir le trouver.

7,90 €
Parution : Octobre 2013
Format: Poche
122 pages
ISBN : 978-2-3680-4016-4
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