Toutes Voiles Dehors
Printemps 1792. Tandis que la France révolutionnaire est occupée à régler par le fer ses querelles domestiques, l’Angleterre pour la première fois depuis longtemps goûte les délices de la paix. Amères délices, au gré des officiers de Sa Très Gracieuse Majesté – et singulièrement du capitaine Richard Bolitho, que nous retrouvons sur le pavé de Londres, prêt à mendier un poste auprès de l’Amirauté.
Car la paix, après un long siècle de guerres diverses où tant d’hommes ont contracté des habitudes de violence, garde un arrière-goût de sang qui ne se laisse pas facilement oublier. Bolitho l’apprendra à ses dépens, qui se voit confier le commandement d’une flottille de trois cotres à huniers, avec pour mission d’écumer les côtes de la douce Angleterre afin de recruter des hommes capables de servir demain sur les vaisseaux du Roi.
Vilaine tâche, dans la mesure où les matelots d’hier ont choisi pour l’heure une aventure plus lucrative : la contrebande. La chose n’est pas nouvelle : chaque fois que les canons de la Flotte s’accordent un peu de repos, la canaille des entreponts en profite pour se livrer à son compte, le long des côtes, à mille pratiques peu recommandables. Mais cette fois, il semble bien que nos flibustiers caboteurs aient vu les choses en grand : c’est une véritable Société de malfaiteurs – la Confrérie – qui organise crimes et trafics ; et il apparaît vite que cette puissante association liée par le secret est soutenue en haut lieu par quelques aimables exploiteurs de la misère humaine…