La bio pour tous
Après plus d'un demi-siècle durant lequel l'objectif premier de l'agriculture fut d'augmenter les rendements, quel qu'en soit les conséquences écologiques, sanitaires, sociales ou énergétiques, il est désormais temps d'effectuer un bilan honnête et sans concession. L'agriculture est désormais associée aux OGM, aux pesticides, à la vache folle ou aux fermes-usines. Le consommateur est sommé d'ingérer une malbouffe indigeste.
Les animaux ne sont plus des êtres sensibles mais des usines à viande ou à lait. Malbouffe et maltraitance animale sont ainsi les deux faces d'une même pièce. Parallèlement, le paysan perd son autonomie, sommé de se conformer aux injonctions des multinationales de l'agrochimie, quitte à y perdre la santé. L'eau contaminée, l'air pollué, la terre artificialisée, l'énergie gaspillée, voilà le triste constant d'une agriculture en guerre avec le vivant.
Mais à côté de ce bilan bien sombre nait une multiplicité d'alternatives agricoles et alimentaires, foisonnement revigorant. Ce jaillissement est tel qu'il ne laisse aucune place à la sinistrose. La transition agricole et alimentaire ne se conjugue pas au futur mais bel et bien au présent. Localement, des milliers d'alternatives recréent du lien et permettent de renouer avec une nouvelle façon de s'alimenter et de produire. Aux quatre coins du territoire, des paysans, des consommateurs ou des écologistes se prêtent main forte pour stimuler une nouvelle agriculture bio, locale et de saison.