Décroissance, ici et maintenant !
Le terme de décroissance, volontairement provocateur, met l'accent sur l'urgence d'un constat : une croissance infinie de la production et de la consommation matérielles ne saurait être tenable dans un monde fini. Cette idée, d'abord repoussée avec effroi ou moquée, fait tranquillement son chemin.
Ce livre revient sur les grandes raisons pour lesquelles la croissance doit être mise en cause en tant que point central des politiques contemporaines : rétablir un dialogue global des cultures et un authentique universalisme ; sauver la démocratie ; sauver les écosystèmes ; stopper la fuite en avant mortifère dans l'extractivisme ; arracher nos vies à la folie consumériste.
À l'heure de l'isolationnisme, des guerres et des réfugiés climatiques, la perspective d'une décroissance est plus que jamais porteuse de paix et de partage.
Fabrice Flipo se livre à une critique complète et actualisée des politiques de croissance ; et tandis que beaucoup n'envisagent encore la décroissance que sous l'angle de l'effondrement, il s'autorise à explorer un avenir possible et même souhaitable que les critiques habituelles de la croissance laissent en grande partie de côté, et qui passe par une décroissance du PIB.
Il montre également que le problème principal des politiques de croissance est d'assécher le débat public en le réduisant à une suite de débats gestionnaires sur les moyens, évacuant les fins ; ainsi la décroissance est notre seule chance de mettre fin aux inégalités et aux oligarchies.
La décroissance est aussi une réponse à la crise de sens que traversent les sociétés industrialisées. Que peut signifier une vie passée à avoir toujours plus (de titres, diplômes, d'argent, de choses) alors que l'harmonie avec la nature, les êtres humains et les autres êtres vivants passe plutôt par la pratique de la méditation et de l'écoute ?
L'ouvrage aborde ensuite les alternatives ouvertes par les différentes composantes de la décroissance : ressources spirituelles et consom'action, modes de vie écologiques, démocratie radicale et désobéissance, investissement éthique et solidaire, réemploi et « provincialisation de l'Europe » afin de sortir de l'ethnocentrisme.