Le cinéma : Un art de la complexité
Le sociologue Edgar Morin s'est fait connaître par ses ouvrages, Le Cinéma ou l'homme imaginaire (1956), Les Stars (1957) et L'Esprit du temps (1962). On reconnait en lui le coréalisateur, avec Jean Rouch, d'un film sur une certaine jeunesse parisienne quand sévit la guerre d'Algérie, Chronique d'un été. Mais son travail prend ensuite une nouvelle direction avec les six livres de La Méthode, auxquels il se consacre après 1968.
Les Complexes imaginaires opère un retour sur le mouvement de sa pensée qui s'élabore en explorant de manière systématique « les personnages corporels des mondes imaginaires qui nous habitent ». Ce faisant, il ouvre un champ jusqu'alors peu identifié, quand les Media participent d'une pensée renouvelée du social et de l'individu. Une socio-anthropologie.
La cinquantaine de textes, pour la plupart introuvables ou inédits, qui composent ce tome 1 des Complexes imaginaires, fait écho aux débats d'alors, le plus souvent défavorables aux études sur le cinéma. Pourtant, leur lecture affermira l'idée que les cultures populaires dans leur diversité, sont un terrain idéal pour frotter les concepts radicaux antagonistes.
Ces articles interrogent les filiations dans lesquelles s'inscrit l'oeuvre d'Edgar Morin : celles des théoriciens de la communication, de l'interculturalité et des penseurs sur le cinéma ; ils témoignent de ce qui fait du cinéma une éthique de la compréhension, une interrogation sur la vie, ombre portée de celle sur L'Homme et la mort.