Science et religions monothéistes: L'inévitable conflit

Auteur : Jean-Pierre Castel
Editeur : Berg International éditeurs

Nombre d'auteurs connus défendent la thèse d'une origine chrétienne de la science moderne. Purement spéculative, la science grecque n'aurait pu terminer que dans une impasse. Sans la rationalité du dieu d'Abraham et sans l'Incarnation chrétienne, point de science expérimentale ni de physique mathématique. L'opposition de l'Eglise à la science relèverait du mythe. L'affaire Galilée n'aurait résulté selon Jean-Paul II que d'un « douloureux malentendu ».
L'esprit humain ne peut pourtant appréhender le réel que via des représentations, nécessairement relatives et révisables. La démarche scientifique est fondée sur la remise en cause de toute certitude. A contrario, les religions abrahamiques reposent sur l'autorité d une vérité révélée. Leur dieu ne hait rien tant que le relativisme.
À l'époque du « miracle grec », mythe et raison coexistaient sans heurt. La christianisation de l'Empire romain imposa la subordination de la Raison à la Foi. Les Pères de l'Eglise asservirent la philosophie. Averroès, Galilée, Spinoza, Darwin, Alfred Loisy et bien d'autres subirent les foudres des autorités religieuses. La lutte contre l'hérésie et l'extirpation de l'idolâtrie cohabitaient difficilement avec la liberté de pensée.
La Renaissance, les Lumières, la République firent néanmoins progresser l'idée de l'indépendance de la science et de la religion. La reconnaissance de la pluralité des régimes de vérité parut, dans la deuxième moitié du XXe siècle, en bonne voie. Aujourd'hui cependant, le succès de croyances telles que le créationnisme auprès de larges fractions de la population de culture monothéiste manifeste la prégnance d'une forma mentis installée depuis deux millénaires par la sacralisation de textes porteurs d'une vérité unique.

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Parution : Septembre 2014
154 pages
ISBN : 978-2-3702-0022-8
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