Dehors la vieille !
Madrid, un matin. Doña Adela, une charmante octogénaire, reçoit une lettre recommandée, lui enjoignant de quitter son appartement dans les quatorze jours. Pourquoi ? Parce qu'elle s'était portée caution de son fils pour l'achat de son logement. Crise aidant, le rejeton ne peut rembourser ses traites, la banque saisit le bien, mais cela ne suffit pas. L'établissement bancaire se retourne alors contre la vieille dame et décide de l'expulser.
Tout irait donc pour le pire dans le plus terrible des mondes si une jeune voisine geek ne se décidait à bousculer l'ordre des choses, aidé par... un financier fraîchement viré, mais parti fort judicieusement de sa banque avec de nombreux documents compromettants. Tous deux transforment le petit appartement de la vieille dame, le truffent de caméras vidéos, de micro. Objectif : alerter l'opinion et faire plier le monde cruel et sans pitié de la finance avant la date fatidique de l'expulsion et l'arrivée des huissiers. La retransmission 24 h sur 24 , sur les télés et les réseaux sociaux, du quotidien de cette pacifique retranchée bouscule littéralement la vie de la cité, du pays. De tous côtés parviennent soutiens, aides, réconforts. L'Espagne entière, l'Europe puis le reste du monde se mobilisent.
Ces quatorze jours vont ébranler et transformer définitivement la société. Les aventures de Doña Adela et de ses comparses sont tirées de faits réels et de la situation dantesque de millions d'habitants lors de la dernière crise de l'immobilier en Espagne. Le cas de cette vieille est similaire à celui de milliers d'européens, d'américains et peut être de français littéralement piégés par la crise. L'enthousiasme, la solidarité, la gentillesse de son entourage ne sont en revanche que pure fiction.
Géraldine Dubois a tissé un beau roman, intelligent, remarquablement documenté (la partie financière est totalement exacte), euphorisant, qui met du baume au coeur et devrait ravir et réconforter chacun.