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« Ah qu'il est doux de ne rien faire quand tout s'agite autour de nous ». Le célèbre refrain d'opéra-comique pourrait-être la devise de Vincent Albonezi dit « Albo » tant il est vrai que cet éternel dépressif apprécie la quiétude provinciale de la ville qu'il a choisie pour passer une retraite indue autant qu'anticipée.
Pulvérisée une première fois par l'affaire de la Sirène du jardin Massey, ladite quiétude pourrait bien voler de nouveau en éclats alors qu'une vieille connaissance propose à Albo d'accueillir l'équipe d'un film censé se passer aux. USA. À un ami on ne refuse rien, et voilà que notre héros transforme Tarbes en patelin du Midwest et Claire Arrufiac (l'ex-lieutenant de police qui a bien failli le coffrer dans le premier opus) en agent de sécurité borderline. Si l'improbable film n'a pas le moindre début de scénario, les péripéties s'enchaînent au long (et autour) du tournage. Défilent dans le viseur : des cabarets aux ambiances louches, un avocat suisse multi lames, une vamp amatrice de pyjamas en coton, une famille anglaise bien tranquille, un pseudo terroriste dégoupillé, une cinéphile hyperthyroïdienne, deux vrais faux-flics, un chat transformiste, le fantôme de Wilhelm Furtwängler, la Neuvième de Beethoven, l'or de la banque d'Espagne. Sans oublier l'ombre tutélaire du cinéaste Robert Aldrich. Albo, personnage énigmatique, un peu anar, désabusé, est donc de retour. Il promène toujours ses doutes existentiels dans Tarbes et ses environs. Ses premiers fans retrouveront dans cette aventure tout le charme imprégnant La Sirène du jardin Massey. Les lecteurs qui découvriront le personnage se laisseront séduire par son élégante désinvolture et l'originalité de l'intrigue. Précisons que nul n'est besoin d'avoir lu le premier livre pour se régaler du deuxième.