Le Conte de la dernière pensée
Le vieux Thovma Khatisian n'est plus particulièrement séduisant. « Tu es affreux, Thovma Khatisian. Aucune femme ne s'éprendrait de toi, à part ta mère. Tes yeux sont chassieux et rivés au sol. De ta bouche entrouverte s'écoule de la salive puante. » Le pauvre bougre est même sur le point d'expirer. Et il se souvient dans une dernière pensée de sa vie tumultueuse. Né en 1915, durant le génocide arménien, il porte dans sa chair la mémoire d'un peuple décimé...
Le Conte de la dernière pensée témoigne une nouvelle fois du génie d'Edgar Hilsenrath. L'auteur, survivant de la Shoah, y rend un hommage extraordinaire aux victimes du génocide arménien de 1915. Le livre mêle avec virtuosité le tragique et la farce ; il rejoint ainsi par sa puissance les autres romans, désormais cultes, de l'auteur : Nuit, Le Nazi et le Barbier et Fuck America. Le Conte de la dernière pensée a reçu en 1989 le prix Alfred Döblin.