La réalité me casse les pieds
« La réalité me casse les pieds. Tout ce que j'ai aimé, tout ce que j'aime encore et aimerai jusqu'à ce que je sois enterré, ce sont les choses qui n'existent pas dans la vie et qu'il faut inventer. » Avant de disparaître le 4 mars 2017, à 88 ans, Jean-Christophe Averty s'était confié au micro de Noël Herpe, pour une dernière plongée dans des souvenirs qui se confondent avec ceux de plusieurs générations de téléspectateurs.
Des Raisins verts à Ubu roi, en passant par Autoportrait mou de Salvador Dalí, les images de ses émissions - un bébé en celluloïd passé à la moulinette, une jeune femme criant le générique ligotée à une voie ferrée, Johnny Halliday en cage ou Maurice Chevalier en fauteuil roulant... - sont l'oeuvre d'un génie insolent, qui a élevé la télévision au rang d'art majeur.
Comment invente-t-on un art ? Un demi-siècle de création échevelée, tous azimuts, et d'une passion inépuisable pour la peinture, la littérature ou le jazz défile dans ces mémoires à deux voix où résonne, comme si tout recommençait, le souffle anarchiste et joyeux qui a rendu Jean-Christophe Averty inoubliable.