Aube nouvelle, poètes libertaires d'Iran
En Iran, la poésie libertaire a existé depuis toujours si l'on considère que Ferdowsi, auteur d'un Livre des rois (Chahnameh), au Xe siècle après Jésus Christ, a oeuvré durant une trentaine d'année pour libérer la langue persane du joug de l'envahisseur arabe. Une résistance autant culturelle que formelle qui vaut à l'Iran d'aujourd'hui de parler encore la langue perse héritée des ancêtres achéménides ou sassanides.
Viennent ensuite d'autres générations de poètes réfractaires, marquant leurs préférences et leurs oppositions face à toute sorte de totalitarisme : idéologique, religieux, social... La liste est longue des tyrannies qui se succèdent sur le plateau iranien engendrant autant d'anticorps poétiques dont le plus fameux, le plus illustre, le plus populaire, celui traduit en un multitude de langues, Khayyam de Nichapour.
Ses quatrains traduisent l'obsession d'une immanence radicale face aux promesses d'un arrière monde aléatoire. Vient ensuite Hafez de Chiraz dont le Divan, recueil de poèmes lyriques, constitue l'oeuvre maîtresse chère au coeur de tous les Iraniens, et que des " modernes " tels que Chamlou ont étudié, édité, avec une approche nouvelle suscitant parfois la polémique. Ils sont toujours là, aujourd'hui encore, ces monuments, habitant les coeurs et les pensées de voix contemporaines, phares en quête permanente de vitalité nouvelle.
Extrait du Prélude