Mon livre de prières
Né en 1555, mort en 1626, Lancelot Andrewes compose avec Richard Hooker et William Laud le trio des grands théologiens qui dota l'Eglise d'Angleterre de sa base doctrinale. Promu à l'épiscopat en 1605, il occupa les sièges de Chichester, d'Ely et de Winchester, et dirigea la commission des savants qui édita la « version autorisée » de la Bible en langue anglaise : la King James (1611). Ses « Preces Privatae » - Prières privées -, sont le livre d'un humaniste et d'un homme de Dieu. Elles incorporent des réminiscences nombreuses : Pères de l'Eglise, écrivains du Moyen Age, humanistes du XVIe siècle, écrivains classiques de la Grèce et de Rome ; mais aussi des livres liturgiques d'Occident et d'Orient : liturgies de saint Jacques et de saint Basile ; Missel romain, Book of Common Prayer. En ce sens, ce Mon livre de prières est aussi un reliquaire ; Lancelot Andrewes y a déposé toutes les paroles qui lui étaient chères (après sa mort, on découvrit son manuscrit taché de ses larmes). On trouve d'abord des textes bibliques sur les temps, les lieux, les attitudes de la prière ; viennent ensuite des compositions pour la prière du matin et celle du soir, puis, pour chaque jour de la semaine, des « suites » particulières où s'insère une élucidation du credo, un aide-mémoire des intentions de prière. Les Preces sont les prières d'un évêque anglican pour qui l'Eglise romaine, bien que blessée, mutilée, mais toujours vivante, possède seule la plénitude de l'Eglise visible du Christ. On ne s'étonne pas que Newman en ait fait son propre livre de prières. C'est son édition des Preces que l'on trouvera dans cette traduction.