Le béton en garde à vue : Manifeste architectural et théâtral
Après le succès du livre L'architecture est un sport de combat, Rudy Ricciotti, inspiré de ses expériences personnelles, rédige, sous la forme d'une comédie théâtrale en trois actes, un texte truculent où le béton est le sujet principal d'une garde-à-vue opposant un architecte à un capitaine des gendarmes et une juge d'instruction. Réjouissant ! Depuis la barque de Joseph Lambot, en 1849, le béton a pris une place de taille dans l'histoire de la construction. Pendant la première guerre mondiale, il s'est transformé en casemate. En 1922, avec Auguste et Gustave Perret, il est devenu une église, Notre-Dame du Raincy. En 1929, Eugène Freyssinet augmente sa résistance avec les techniques de la précontrainte. Puis, il a contribué à la reconstruction d'après- guerre. Beaucoup plus tard, il colonisera une grande part des rivages de la Méditerranée, mais sa réelle nature est restée une énigme tenace. Car le béton a toujours épousé les intentions et les formes de ses utilisateurs, bonnes ou mauvaises. C'est ainsi qu'il a participé à toutes les aventures urbanistiques, des plus triviales aux plus glorieuses. Mais cette omniprésence a aussi laissé des traces au détriment de ce matériau devenu malgré lui, à la fois partie prenante et bouc émissaire, un témoin de premier plan qu'il convient aujourd'hui, pour comprendre, d'interroger.