De la mécanique médiatique : L'info, un service public
« C'est une cicatrice personnelle. » nous instruit l'auteur.
« Le 21 avril 2002, Jean-Marie Le Pen se qualifie pour le second tour de la présidentielle.
Le premier grand cap de l'ascension du Front National, le début de la fin du tabou. J'ai longtemps tourné dans ma tête ce que nous avons collectivement fait dans les médias, moi y compris, pendant ces mois de mars et d'avril 2002. Nous avons tous entretenu le sentiment collectif de l'insécurité, sur la base de faits divers non représentatifs.
Notre responsabilité, la mienne y compris, est évidente dans le succès de J.-M. Le Pen. Cela m'a valu plusieurs nuits sans sommeil. » Dans La Mécanique médiatique, l'auteur examine sans complaisance ni esquive les plaies du métier.
Il déconstruit les ressorts qui président aux principaux choix journalistiques dans les médias, et raconte ce qu'il a vu et vérifié : la paresse intellectuelle et le « tourne en rond », l'entre-soi et le triomphe de la société du spectacle, la porosité entre les éditorialistes et le personnel politique, la concurrence agressive des communicants.
Pour ce grand professionnel, même si le journalisme est en crise, rien n'est perdu, pour peu que les journalistes retrouvent le goût du terrain, du reportage et d'une certaine passion civique, plutôt que de se livrer à des exercices en chambre et en écrans.