Ecrire Liberté
Voilà un livre qui rompt avec la grande tradition des livres de rentrée sur l'état de l'école ! Ici, les écoliers ne sont pas vraiment comme les autres, et les enseignants sont spécialisés. Une jeune journaliste a suivi durant un an des enfants et ados migrants scolarisés en France.
Le temps d'une halte, d'un repos, d'un espoir, on découvre des vies chaotiques. On perçoit aussi un travail éducatif à l'oeuvre. Car l'éducation est cruciale pour le sort des petits migrants... Selon le Haut-Commissariat aux Réfugiés, seulement 50 % des enfants réfugiés ont accès à l'école primaire. Ils ne sont plus que 22 % dans le secondaire, et 1 % accèdera aux études supérieures.
En France, les classes d'accueil de ces enfants, fondées dans les années 1970 pour les enfants des boat-people, s'appellent les UPE2A, pour Unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants.
Sous le regard bienveillant mais jamais naïf de l'enquêtrice se déploient les enfants d'un monde qui va mal, mais aussi des enseignants tenaces et autres héros du quotidien qui tendent à ce qu'il aille mieux. La galerie de personnages nous devient au fil des mois et des pages familière. Chaque destin se lit comme un roman.
À la fin de l'année scolaire, chacun d'entre eux devra reprendre son chemin, plus ou moins incertain.
En annexe, l'auteure fait le point sur les migrations mondiales des enfants, sur qui ils sont, où ils vont et ce qu'ils deviennent. Car pour une poignée de gamins recueillis, des milliers d'autres vivent la déshérence, l'exploitation et l'horreur.