Eduardo Chillida
Dès les années 1950, l'artiste espagnol Eduardo Chillida (1924-2002) participe au renouvellement de la sculpture. Il refuse les contraintes de la matière et décide de créer ses sculptures directement au feu, dans la forge et de refuser la duplication traditionnelle de la sculpture en bronze. Partant de l'épopée des Peignes du vent, conçus à fleur de l'océan Atlantique à Saint-Sébastien (Espagne), le livre abordera l'oeuvre d'Eduardo Chillida de manière thématique, notamment les quatre éléments (eau, feu, air, terre), les limites de l'espace ou encore l'espace public.
À côté des sculptures de fer et de métal, il réunira un ensemble d'oeuvres blanches (albâtre, oeuvres graphiques) et de terres cuites. Le projet illustre la vocation de l'artiste pour la création de volumes, qui sont autant de lieux physiques, spirituels et humanistes, afin d'illustrer combien la pensée d'Eduardo Chillida est engagé dans la gravité et le dépassement du poids de la matière, et d'approfondir le caractère résolument expérimental de son oeuvre. Originaire de Saint-Sébastien (Espagne), Eduardo Chillida entame des études d'architecture à Madrid en 1943. Préférant se consacrer à l'art du dessin, il rejoint quatre ans plus tard un atelier où il réalise ses premières sculptures. Il s'installe ensuite à Paris et découvre les antiquités conservées au musée du Louvre. C'est là qu'il réalise ses premiers plâtres et ses premières oeuvres en pierre. À partir de 1950, sa sculpture devient totalement abstraite et les matériaux qu'il emploie se diversifient (bois, fer, acier, terre chamottée, béton, ciment, albâtre). Cherchant à explorer les potentialités de la matière, l'artiste ne s'interdit aucun format. En 1951, il retourne à Saint-Sébastien où il commence à travailler dans une forge. En 1958, il reçoit le Grand Prix de sculpture à la Biennale de Venise. Le travail de ce « sculpteur devenu forgeron » (Gaston Bachelard) s'élargit bientôt à l'espace public, avec l'installation notamment des Peignes du vent, achevée à Saint-Sébastien en 1976. En 1991, il reçoit le Praemium Imperiale de sculpture. L'oeuvre de Chillida a fait l'objet d'un nombre considérable de commandes publiques internationales qui lui permettent de déployer la monumentalité et la force poétique de son art (Barcelone, Séville, Saint- Jacques de Compostelle...). Eduardo Chillida a bénéficié d'expositions internationales, notamment au Guggenheim Museum (New York et Bilbao), au musée Picasso (Antibes), à la Schirn Kunsthalle (Francfort), à la Royal Academy of Arts (Londres), au musée de l'Ermitage (Saint-Pétersbourg), à la Fundació Joan Miró (Barcelone)... Une sélection de ses sculptures monumentales sera exposée dans les jardins du Rijksmuseum (Amsterdam) à partir de juin 2018.