Atlas du Paris haussmannien
Le Second Empire a façonné un paysage urbain qui nous est toujours familier. Voulue par Napoléon III et orchestrée par Haussmann, la « régénération de Paris » a consisté dans l'amélioration des circulations et la reconquête du centre par le percement de nombreuses rues et avenues.
Cet avènement d'un nouveau Paris est non seulement remarquable par son ampleur mais aussi en raison de son caractère inédit : pour la première fois, en effet, la puissance publique s'investit dans la mise en forme de la ville, d'ordinaire abandonnée à des acteurs privés. Ceux-ci, propriétaires fonciers, commerçants et banquiers, ne sont cependant pas absents des grands travaux, dont ils sont souvent les inspirateurs et, toujours, les grands bénéficiaires.
C'est pour cette bourgeoisie triomphante qu'une ville moderne, adaptée au commerce et aux affaires, prend forme ; on en reconnaît la conception libérale apparue sous la monarchie de Juillet mais servie par les moyens autoritaires de l'Empire. Ce n'est pas le moindre paradoxe de l'haussmannisme, dont la gloire éphémère ne saurait faire oublier l'emprise durable sur le destin de Paris.