Magma
Babitt, Sinclair Lewis décrit le commencement de la société de consommation incarnée par ses automobiles surfant sur l'asphalte, symboles d'un monde désormais en mouvement, d'une Amérique fière d'elle-même et infatuée par ses dernières inventions qui lui permettent de bénéficier du confort moderne avec électricité, radiateurs à eau chaude, salle de bain et de se croire ainsi à la pointe du progrès, de l'innovation, auto-consciente de représenter une civilisation à son apogée technologique établissant son mode de vie sophistiqué et standardisé -l'american way of life- comme le projet politique à suivre et à répandre, alors qu'elle est aussi dans cette réalité peinte par l'auteur, moralisatrice, étriquée, dénuée d'imagination.Quatre-vingt dix ans plus tard, pour le meilleur et parfois le pire l'hyperconsommation s'est généralisée, et l'on a massacré bien des arbres pour servir de papier à des livres parfois sans intérêt -ce dont ne fait pas partie l'admirable chef-d'oeuvre de Sinclair Lewis-, ainsi en tant qu'éco-citoyen responsable, ayant conscience de ne pas gâcher ce précieux papier inutilement et ce même si certains pessimistes augurent d'une fin imminente de la fin du monde -ces esprits chagrins la vaticinant pour la fin de l'année- qui n'aura pas lieu, la Terre continuera à tourner, d'où l'importance de conserver une démarche avec une empreinte écologique faible. Ce que Magma n'est pas : une histoire d'amour, un roman policier, un roman de science-fiction, un manuel de bricolage, ni un cyber-roman, encore moins le recueil des préceptes surannés d'une secte aux moeurs rigoristes et/ou loufoques, ni un code civil, ni un manuel d'éducation sexuelle pour adolescents. Il a certes la forme d'un roman. Mais le terme est évidemment inexact. On peut y trouver de la poésie, de la philosophie, et un peu de musique, des histoires qui s'entremêlent, des êtres qui se télescopent à différentes vitesses, avec plus ou moins de violences, attractions, gravitations des atomes d'une société magmatique, les solitudes s'entrecroisent pour former un puzzle urbain. Chut, chut, le rideau se lève.